Moi, c’est A. Cédric M. J’ai 17 ans et je suis dans ma septième année au collège des sourds et entendants du Bénin. J’ai obtenu mon CEP ici et me prépare actuellement pour le BAC.

Lorsque mes parents m’ont inscrit dans ce centre pour la première fois, j’étais très soucieux parce que je me demandais comment partager la même classe, les mêmes professeurs et les mêmes cours avec un sourd. Au fur et à mesure que la rentrée approchait, mon souci et ma curiosité augmentait. Ce qui m’écœurait est que j’entendais dire que les sourds sont invivables, sévères et n’hésitent pas à provoquer la bagarre. C’est pourquoi, dès les premiers jours de la rentrée j’ai été très méfiant et très prudent. J’ai passé mon temps à étudier chaque sourd de ma classe et ceux du centre. En fin de compte, je me suis rendu compte qu’ils sont très, très sympathiques. J’ai même oublié que je vis avec des sourds. Leur langue me plaît tellement que j’ai commencé à l’apprendre. La langue des signes est tellement avantageuse pour nous les entendants qui nous en serviront tôt ou tard.

Franchement, ce centre est une belle initiative.

Échanger avec des sourds, c’est une très bonne chose et très simple. On oublie même parfois que c’est avec des sourds qu’on échange.

Cela me plaît bien de continuer dans ce centre car les sourds sont des gens qui sont très intelligents et qui aident aussi à se corriger lorsqu’on est dans l’erreur. Et j’apprécie beaucoup ce comportement. Selon moi, entre les sourds et les entendants, ce sont les entendants qui bénéficient le plus de ce système d’intégration.

Les élèves sourds sont tellement vivables que je n’aurais jamais cru si quelque-un me l’avait dit. Ils sont aussi très sympathiques. J’invite tous ceux qui ont de mauvaises impressions sur les sourds à corriger leurs mentalités. Qu’ils essayent d’introduire leurs enfants ou eux-mêmes dans ce centre pour voir les bienfaits de ce système d’intégration.