
Tous les voyages et stages organisés par ASUNOES-Belgique, qu'ils se soient tenus en Belgique ou au Bénin, sont repris sur le site internet avec les comptes-rendus pour chacun. Ils sont organisés et financés avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International (WBI) d'abord dans le cadre de la convention 2 019-2 023, puis de celle qui a été signée en mai 2 024 pour les années 2 024-2 028 (fiche capital humain).
- En juillet 2 019, Didier Hegbé et Brice Hounkonnou ont effectué à Bruxelles du 28 juin au 28 juillet 2 019 un stage à Oxfam Solidarité pour se former à la maintenance informatique.
- En octobre 2 019, une formation au profit de l’Association des Interprètes et Traducteurs en Langue des Signes (AITLS) du Bénin a été animée par Pascaline BRILLANT interprète français /LSFB (langue des signes de Belgique francophone) et Cécile DUPUY professeur de français en Belgique, formée à l’enseignement de la langue des signes.
Les échanges ont été interrompus pendant toute la période du COVID pour reprendre en 2 022
- En octobre 2 022, Raymond Sekpon Directeur Exécutif du CAEIS et éducateur spécialisé, enseignant en langue des signes, ainsi que Kozime Waïdi, éducateur en milieu scolaire (sourd) étaient en stage à Bruxelles dans le centre d'hébergement pour enfants sourds « la CLé » - Ce stage faisait suite au voyage que des jeunes de la Clé avaient effectué à Louho en avril 2 019, accompagnés par Dimitri Janssens, éducateur.
- En mai 2 023, Isabelle van Cutsem, directrice de « la Clé » venait en mission à l'école inclusive des sourds de Louho à Porto-Novo pour travailler avec les surveillants d'internat, pendant que se déroulait une formation relative à l’application concrète au Bénin de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées (CDPH), formation animée par Nicole FONDENEIGE, présidente d’ASUNOES-Belgique et OUOROU BARE Abdel Rahman, juriste béninois, de la Fédération des associations de personnes handicapées du Bénin sous la supervision d'Alexandre Bloxs « human rights officer » à la Fédération Mondiale des Sourds
- En octobre 2 024, il y a eu le colloque pour l'anniversaire des 30 ans du CAEIS où participaient comme conférenciers Alexandre Bloxs devenu président de la Fédération francophone des sourds de Belgique (FFSB), Fabrice Bertin, universitaire français sourd, docteur en histoire, professeur à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales -Paris, et Ivani Fusellier-Souza, universitaire française, Docteure en Sciences du Langage, Enseignante-chercheuse à l'Université Paris 8. Etaient également présents deux professeurs ainsi que 3 élèves de l'Institut Royal des Sourds et Aveugles (IRSA).
- En septembre 2 025, selon une convention établie en amont, Didier Hebgé, professeur, membre du corps enseignant du CAEIS est arrivé à Bruxelles pour un stage d'un mois à l’IRSA. Didier Hebgé a rédigé un rapport très complet de son stage à l’IRSA.
Ce séjour a été aussi l’occasion de participer à l’événement organisé par la FFSB pour la Journée Mondiale des Sourds (JMS), et par là-même de rencontrer d’autres structures comme l’Ecole Intégrée au Centre Comprendre et Parler. Le documentaire « A l’écoute de tes Signes » réalisée par Cynthia Fleury pour le colloque des 30 ans du CAEIS a été projeté à deux reprises : à la Médiathèque du Phare à Uccle le 19 septembre et lors de la JMS le 27 septembre à Mons ; à chaque fois la projection a été suivie d’un débat sur l’éducation inclusive des enfants sourds au Bénin.
Didier Hegbé a pu rencontrer des membres du Conseil d’administration de l’ASBL ASUNOES-Belgique, également « marraines » de l’Ecole de Louho, et participer à une séance du Conseil Consultatif de la Solidarité Internationale de la commune d’Uccle. Il a rencontré les responsables du Bénin au WBI (M. Carlier et Mme Fouarge) et de la Solidarité internationale à la COCOF (M. Noël) ainsi qu’une représentante de Femmes d’Europe (Mme Martine Cabanne).
Le côté éthique de l’apprentissage de son sujet de stage a été enrichi par l’écoute d’une conférence au Centre culturel d’Uccle donnée par le professeur Philippe de Timary sur l’usage d’internet et des réseaux sociaux chez les jeunes. En complément, deux livres sur le sujet lui ont été remis : « Écrans, un désastre sanitaire : Il est encore temps d'agir » de Servane Mouton et « Fake news : désinformation, un enjeu démocratique » de François Debras.
Une visite à Oxfam-Solidarité a permis de revoir les formateurs du stage de 2 019 et d’envisager une continuité avec Floribert Nganyolo. La rencontre à la haute Ecole HE2B avec Max Bienfait, membre du bureau des Relations Internationales du Département Pédagogique a permis de faire le point au sujet des stages effectués au CAEIS ces dernières années par des étudiantes en ortho-pédagogie et poser les bases d’un accueil en 2 026 de deux personnes de l’encadrement du CAEIS pour les cours d’initiation à l’ortho-pédagogie.
Enfin un entretien avec le président de la FFSB a tenté de faire le point sur l’organisation et la prise en charge de la communauté sourde béninoise par elle-même. En effet, il est constaté une dispersion et un manque de confiance réciproque entre les différents acteurs. Alexandre Bloxs a fait remarquer qu’il avait fallu de nombreuses années avant d’arriver à une cohésion pour mener le travail commun remarquable qui s’est illustré lors de la préparation des élections de 2 024 en Belgique. A titre d’exemple, Didier Hegbé a été invité, en tant que visiteur, à suivre une séance à la chambre des représentants de Wallonie-Bruxelles qui avait pour sujet les moyens mis en place dans des pôles territoriaux d’éducation pour favoriser l’inclusion d’élèves porteurs de déficience sensorielle.
Lors de l’entretien, il a été déploré que le stage prévu pour accueillir une jeune femme sourde, ancienne élève du CAEIS, ait dû être annulé alors que la préparation faite avec l’équipe de la FFSB était presque achevé. La constatation qu’un risque existait que l’opportunité d’un séjour en Belgique, avec prise en charge d’un billet d’avion, d’un visa et d’une bourse, crée une voie d’accès à une immigration illégale a fortement perturbé la confiance mise dans la réalisation du projet. C’est un risque réel puisque cela s’est passé en septembre avec deux éducateurs sénégalais accueillis par une structure partenaire. Trop de personnes en Afrique sous-estiment les difficultés de vie et d’intégration en Europe, elles minimisent les risques qu’elles prennent et sur-estiment leurs capacités à pouvoir gagner de l'argent. Loin d’être une aide pour leurs familles, elles se mettent en danger. D’une part, notre responsabilité associative ne peut le permettre, d’autre part l'esprit de notre partenariat entamé depuis 20 ans est de travailler au développement du pays et à l'inclusion des personnes handicapées dans la société béninoise dans un esprit collectif, pas de contribuer à une quelconque aventure individuelle sur la base d’un abus de confiance. L’aspect rassurant, c’est que l’alarme est venue de la communauté sourde béninoise elle-même, ce qui prouve que collectivement les intéressés sont en accord avec la démarche, et qu’ils attendent un bénéfice de la formation de l’un des leurs à son retour. Notre réflexion se poursuit sur les mesures de précaution à mettre en place avant, pendant et après les stages, afin que les formations suivies en Belgique servent réellement au retour aux communautés bénéficiaires des projets.
Notre boussole restant les objectifs de développement durable des Nations Unies spécifiques à nos actions :
- Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
- Objectif 4 : Assurer l’accès de tou(te)s à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
- Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
- Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous
- Objectif 10 : Réduire les inégalités dans le pays et d’un pays à l’autre
- Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous
- Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement et le revitaliser.
Nicole Fondeneige, présidente
d’ASUNOES-Belgique,
le 25 octobre 2 025